Consultation du Dr Sylvain Mimoun : Pascal a des problèmes d’érection

Consultation du Dr Sylvain Mimoun : Pascal a des problèmes d’érection

Pascal, 45 ans et Frida 44 ans, sont mariés depuis 11 ans. Mais depuis un an Frida se sent délaissée. Pascal souffre de plus en plus souvent de pannes sexuelles et elle et croit que son mari ne l’aime plus.

Consultation 1 : des pannes sexuelles en cause

Pascal et Frida sont frustrés par leur relation. Ils viennent tous les deux. Frida explique : « Mon mari n’a plus de libido. Depuis un an, il évite les rapports»
Je demande à Pascal : « Vous n’avez pas envie, ou vous n’avez pas d’érection ? » « Un peu les deux. »« Et si vous aviez des érections, auriez-vous plus souvent des rapports ? » « Oui, mais elles ne tiennent pas ». 

« Vous souvenez-vous du premier échec ? » Ils répondent « oui » en choeur. Depuis ce moment, Frida a pensé qu’il ne la désirait plus. Je lui demande si, auparavant, elle avait du plaisir lorsqu’il la caressait. « Oui, bien sûr. » « Et depuis qu’il y a ces pannes ? » Pascal dit alors : « Elle ne veut plus que je la touche ! » « S’il n’a pas d’érection, c’est qu’il n’a pas envie », répond-elle.

Je leur conseille de se cantonner à des caresses, mais sans pénétration. « À vous, Madame, de le guider vers les caresses qui vous plaisent le plus. » Je souhaite qu’ils redécouvrent le jeu sexuel. Moins frustrée, Frida en voudra moins à Pascal. Afin de vérifier s’il n’y a pas de cause physiologique, j’examine Pascal. Tout est normal. Je lui prescris un bilan hormonal et un calcul du taux de PSA, l’antigène spécifique de la prostate. En cas de traitement hormonal, je dois être sûr que cela ne risquerait pas de faire grossir ou d’enflammer d’avantage la prostate. Puis, je leur suggère de les voir séparément les fois suivantes.

Consultation 2 : être rassuré, capital pour un homme

Pascal vient en premier, un mois après. Son dosage hormonal est normal. Il semble plus détendu. « Y a-t-il eu autant de disputes ? » « Un peu moins » ,répond-il. « Et sexuellement ? » « Il a fallu que je lui répète qu’on devait de nouveau se caresser. Mais elle a accepté de jouer le jeu. » Elle a pu ainsi avoir du plaisir, ce qui l’a stimulé lui, et il a eu une érection. Elle lui a dit : « Tu as une érection, sois un homme ! » L’érection n’a pas tenu. Je lui rappelle leur avoir conseillé de ne pas avoir de rapports : « Pour qu’un homme fonctionne, il a besoin d’être rassuré d’abord, stimulé ensuite ». Je vais lui prescrire un traitement de fond et des comprimés vasodilatateurs périphériques, qui augmentent la circulation du sang.

« Les érections seront plus faciles, et cela vous redonnera confiance. En plus, je vous prescris un comprimé qui fond sous la langue et aide à créer une érection . » Toutefois, il doit cacher à sa femme ce second médicament, sinon elle croira qu’il est obligé de le prendre pour la désirer. Ce comprimé doit être sa roue de secours secrète.

Consultation 3 : le plaisir, meilleur allié du couple

Je vois Frida dix jours plus tard. « On a encore eu un échec, mais cela va un peu mieux.»

Je lui dis : « Certaines femmes ne supportent pas de commencer un rapport si ça ne marche pas pour l’homme, alors que cela peut le stimuler et marcher pour lui. Essayez d’avoir un égoïsme partagé. Concentrez-vous sur vous : votre plaisir est votre meilleur allié et son meilleur aphrodisiaque. » Je continue : « N’attendez pas tout de votre mari. Lorsque vous lui parlez, essayez de formuler les choses de façon positive. » Il faudrait qu’ils puissent avoir des rapports qui se passent bien pour que la réussite leur redonne confiance. »

Consultation 4 : un traitement, ça aide

Je revois Pascal trois semaines après. « Ça va bien », dit-il. Avec le traitement de fond, il a eu plus facilement des érections, mais il était obnubilé par l’échec. Alors, il a pris “le” comprimé prescrit. « J’avais l’impression d’avoir 20 ans ! » À tel point que Frida lui a dit : « C’est comme avant ! » Pascal a senti qu’il était redevenu un homme à ses yeux à elle, donc à ses yeux à lui.

« Après ça, je me suis dit que j’allais en reprendre. Mais je n’en ai pas eu besoin. » Savoir que son corps pouvait fonctionner, et qu’il avait une roue de secours, l’a aidé.

Consultation 5 : le lâcher prise pour mieux se retrouver

Je revois Frida quelques jours après. Elle dit : « Vous aviez raison. En plus, il a arrêté les médicaments, et pourtant, on n’a jamais autant fait l’amour ! » Pour Frida, tout va bien. Pascal s’est libéré et il s’intéresse de nouveau à elle , sans avoir peur de ne pouvoir agir après. Frida se sent désirée, et ils se soutiennent l’un l’autre.

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