Diabète : comment éviter l’hypoglycémie ?

Diabète : comment éviter l’hypoglycémie ?

De type 1 ou 2, le diabète expose au risque de faire une hypoglycémie. Explications pour éviter ces chutes de sucre dans le sang.

C’est un paradoxe : dans cette maladie qui se caractérise par un excès de sucre (glucose) dans le sang, les hypoglycémies sont fréquentes.

 

« Un point essentiel est de distinguer les types de diabète« , prévient le Pr Jean-François Gautier, diabétologue et chef de service d’endocrinologie de l’hôpital Saint-Louis (Paris).

 

Les deux types de diabète

Le diabète de type 1 résulte d’une destruction des cellules du pancréas qui produisent l’insuline. Il atteint des gens jeunes, souvent avant 40 ans, placés d’emblée sous insulinothérapie.

 

Le diabète de type 2 affecte des personnes plus âgées, dont la sensibilité à l’insuline s’est déréglée.

 

Dans le cas d’un diabète de type 1 traité par insulinothérapie, les hypoglycémies sont courantes. L’insuline délivrée permet aux cellules de consommer du sucre ». Les malades apprennent à le gérer.

 

C’est plus compliqué quand des patients diabétiques de type 2, sont traités avec des sulfamides ou des glinides, eux aussi hypoglycémiants. Ces médicaments stimulent la production d’insuline par le pancréas, mais leur durée d’action est plus longue.

 

« Plus nous sommes exigeants dans nos objectifs de traitement, plus nous cherchons à maintenir l’hémoglobine glyquée inférieure à 7 %, et plus la personne risque l’hypoglycémie. C’est le revers de la médaille. »

 

Manger des féculents à tous les repas

Pain complet, riz, pâtes, banane… Ces glucides que l’on assimile lentement stabilisent le taux de sucre dans le sang.

 

Savoir identifier les signes d’alerte

Sueurs, frissons, tremblements, palpitations, maux de tête, fatigue, anxiété, troubles visuels… les signes d’une hypoglycémie sont similaires quel que soit le diabète.

 

« Le seuil de perception varie d’une personne à l’autre, il est important d’apprendre à percevoir ces symptômes qui nécessitent la prise de sucre. »

 

Des signes qui appellent aussi à la prudence pour ne pas se blesser, s’asseoir ou s’arrêter si l’on conduit.

 

Ne jamais retarder la prise de sucre

Dès les premiers signes d’hypoglycémie, il faut sans attendre consommer des sucres d’assimilation rapide :

 

1 à 2 biscuits ;

1 mini-cannette de soda ;

1 jus de fruits ;

2 à 3 morceaux de sucre (10 à 15 g) ;

1 à 2 c. à c. de confiture…

« Il faut prendre du sucre, et seulement après, mesurer sa glycémie, qui met 15 à 20 minutes avant de remonter. »

 

Anticiper les efforts physiques

Comme les cellules musculaires consomment du glucose, l’activité physique peut provoquer une hypoglycémie.

 

« Les activités d’endurance : natation, cyclisme, course à pied, randonnée, ou ski de fond, sont les plus hypoglycémiantes » précise le diabétologue. « Le jardinage ou le bricolage sont des efforts prolongés qui exposent à un risque d’hypoglycémie. »

 

La solution ? Manger davantage de féculents au repas précédent ou ajuster, quand cela est possible, sa dose de médicament.

 

Adapter les doses d’insuline

« Il faut anticiper les doses d’insuline à s’injecter en fonction des glucides ingérés. »

 

Ainsi, la dose d’insuline est réduite quand les menus sont pauvres en féculents pour maîtriser les hypoglycémies.

 

Réévaluer si nécessaire son traitement

Quand un patient sous sulfamides ou sous glinides a trop souvent des hypoglycémies, le Pr Gautier conseille de revoir le traitement avec son médecin : « Les hypoglycémies sévères, c’est-à- dire qui nécessitent l’intervention d’une tierce personne pour la prise de sucre, constituent un marqueur de fragilité.

 

Il est judicieux de réduire la posologie de ces molécules ou d‘en changer, et de tolérer des taux d’hémoglobine glyquée autour de 7,5 à 8 %. »

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